Les Vagues de l’Océan
Une association au service de celles et ceux dont la vie a été retournée par une vague.
Comment se reconstruire ? Comment retrouver l’équilibre ?
Et après…
Je sors des soins intensifs à Beaujon… et je monte au 13ème étage.
Cela faisait bientôt 1 mois que j’étais dans le coma, les médecins avaient arrêté tout sédatif pour que je sorte de mon coma artificiel depuis un certain temps. Le jour auquel les médecins décident de me faire une trachéotomie pour accélérer mon réveil, et, comme par hasard, je me réveille…
À mon avis, trouillarde comme je suis, j’ai eu peur de cette opération !!
Et commence la galère… Il vaut mieux en rire aujourd’hui… Ma famille se trouve face à plusieurs problématiques :
On m’attache à mon lit la nuit, on me met un bracelet avec mon nom et le numéro de ma chambre.
Je me perds dans l’hôpital à tous les étages : j’ai encore le souvenir de chercher ma chambre sur 13 étages et d’être épuisée, je n’ai plus aucune mémoire immédiate, n’imprime plus rien…
Dès que je vois des portes de sortie, des issues de secours, je m’acharne à essayer de partir et ce, bien sûr en djellaba sous la neige…
Inutile de vous dire que je n’avais pas de chemise de nuit et comme mon hospitalisation n’était ni prévue ni anticipée, ma maman s’était empressée de trouver quelque chose à la maison ; il n’y avait que des djellabas…
Un jour, mon papa, trop content de me voir sortie du coma, me montre un stade de sport à travers la porte fenêtre qui se trouvait prés de ma chambre au 13ème.
À la seconde à laquelle j’ai vu ce stade, j’ai compris que cette issue de secours pouvait me permettre de sortir et n’ai eu de cesse, alors, de vouloir m’échapper : J’ai déglingué la porte de secours et ai fini attachée dans le lit car les infirmières n’en pouvaient plus de mes bêtises : Ma dernière lubie : sortir et me promener dans le stade enneigé en djellaba, rien ne m’arrêtait. Je ne ressentais plus ni le chaud ni le froid, j’étais redevenue à l’état animal, complètement désinhibée et totalement inconsciente sans aucune mémoire immédiate.
J’étais dangereuse pour moi même, prête à fuir n’importe où. J’affolais tout le monde chez moi et je perturbais toutes les chambres de l’hôpital. Je n’hésitais pas à entrer sans frapper n’importe où, je proposais à n’importe qui d’aller à la plage alors qu’il neigeait : j’amenais mes shampoings et mes démêlants au premier venu hospitalisé dans une chambre annexe et je lui brandissait en lui présentant les crèmes les présentant comme de la crème protectrice contre le soleil et le tout alors qu’il neigeait dehors (sic).
J’étais comme une gamine avec, en plus, la tête à l’envers… et une fatigabilité extrême : je n’avais aucune résistance.
Souvent perdue, épuisée, en Djellaba (C’était la seule chose qui pouvait faire office de chemise de nuit), je demandais mon chemin et ma chambre à n’importe qui en montrant mon bracelet attaché autour de mon poignet…
Ps : je rappelle que toute ma famille vit à Bordeaux et que je j’habite à Paris depuis que j’ai 21 ans. J’ai fondé ma famille à Paris. Donc, personne ne savait comment je vivais au quotidien à part mes enfants et à certaines époques les pères de mes enfants…
Et puis, un jour c’est le départ vers un autre hôpital !
Je me rappelle du trajet en ambulance avec une infirmière qui m’escortait et moi couchée.
Je ne comprenais pas pourquoi mais bizarrement je ne posais pas de questions : je me laissais vivre …
Beaujon était parfait du temps de mon coma et pour les soins intensifs, par contre, totalement inadapté pour une cérébro-lésée. Contrairement à toutes les attentes, je marchais, me déplaçais et étais folle furieuse, mais, toujours en rigolant !!
Les médecins présumaient une paralysie car dans le coma je ne bougeais pas du tout dans un premier temps seulement un côté.
On m’attachait à mon lit la nuit, on me mettait un bracelet avec mon nom et le numéro de ma chambre. Je n’imprime toujours rien, je suis toujours exceptionnellement entourée par ma famille, Olivier, mes ami(e)s…
Je n’avais aucun soucis , tous les gens que j’aimais étaient autour de moi, à commencer, par mon amoureux Olivier.
Je n’étais pas toujours cohérente.
C’est Olivier, qui a eu un mérite fou !
Il venait tout les jours me voir, il avait résisté à tout et en plus, il se renseignait pour mieux comprendre de quel type de séquelles cognitives je souffrais et il savait anticiper.
Bizarrement, je me souviens de l’ambulance et du brancard dans lequel j’étais pendant le trajet : j’avais peur… Je prends vaguement conscience de ma famille mais avant tout je suis en mode « panique » dans la voiture. C’est la première fois que je suis dans une voiture depuis mon accident !
On avait peur que je sois hémiplégique, en fait, pour çà, nous eûmes très vite une super nouvelle : je marchais mais je n’avais aucun équilibre et je tenais très peu de temps debout, juste le temps de me perdre dans tous les étages …
Évidemment, je ne retenais rien, je n’avais aucune mémoire immédiate.
Et un jour, ma maman me dit que je dois monter dans une ambulance pour aller à Garches, un autre hôpital, et elle m’explique pourquoi ; Je n’ai plus de mémoire immédiate. J’acquiesce, docile, mais je n’imprime rien !!!
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