Les Vagues de l’Océan
Une association au service de celles et ceux dont la vie a été retournée par une vague.
Comment se reconstruire ? Comment retrouver l’équilibre ?
L’hôpital Raymond Poincaré (Garches)
J’arrive à Garches, dans une chambre avec 2 autres filles, elles aussi attaquées du cerveau … AVC et Herpès au cerveau… Pendant 3 semaines, Je suis explosée de fatigue…
Je passe mon temps à dormir.
Je suis dans un bâtiment Meter 2, service neurologique du professeur Azouvi.
Je suis dans l’établissement le plus adapté à mon état et ce, grâce à SACHA, le papa de Anna et Pierre qui a bataillé pour que j’aie une place là-bas.
Comme je le disais, j’ai eu la chance extraordinaire d’être très bien entourée : Mes parents viennent du Sud-Ouest.
Ma maman décide de rester tout le temps de mon hospitalisation pour garder mes ainés à la maison : Anna 15 ans 1/2 et Pierre 14 ans 1/2. Philippe, le papa d’Ugo, dont je suis séparée depuis peu habite à coté et prend Ugo en Charge : il n’a que 7 ans et ne m’a pas vue pendant un mois car j’étais dans le coma entre la vie et la mort et mon état fluctuait beaucoup.
La famille a eu peur de le traumatiser en l’amenant à l’hôpital voire sa maman dans le coma avec des tuyaux partout…
Les 3 premières semaines à Garches ou je n’avais pas conscience de quoi que ce soit : Par contre, tout le personnel de ce service était fabuleux, gentil et prévoyant. Mon petit copain, Olivier, venait tous les jours me rendre visite, et moi totalement inconsciente de tout, ne sachant même pas pourquoi j’étais là, j’étais ravie de tout. Puis la rééducation commence…
Orthophonie, Ergothérapie, Kinésithérapie : Je suis toujours ravie et je me prends au jeu : réussir ce que l’on me demande de faire en rééducation…
Mon tempérament ressort : j’aime le challenge, je veux gagner : je suis prête à tout pour réussir, je vais même jusqu’à prendre 3h d’orthophonie par jour avec les stagiaires au lieu de 3/4h avec la prof.
Puis, petit à petit, je prends conscience de ce qui m’est arrivée et je progresse vite : je me donne vraiment les moyens de progresser en bossant comme une folle : je vais même jusqu’à m’obliger à retenir le matin ce que les infirmières me proposait de manger midi et soir. Je fais un concours avec ma voisine de chambre. Je tourne tout en dérision…
On est en Mars : trois mois pour prendre conscience de mon accident.
Au même moment, les cauchemars commençaient, certains vraiment durs, le matin, je ne savais jamais si c’était mon rêve ou la réalité, il me fallait du temps pour mettre ces cauchemars à leur place : Olivier me rassurait tous les jours tout en me faisant prendre conscience de mon accident, il était d’une gentillesse extrême et c’est ce dont j’avais tant besoin. Bien que je ne retenais rien, je prenais conscience de certaines choses doucement. J’étais totalement désinhibée !!
Un jour, je sors de la salle de bain avant d’aller en Orthophonie et je ne comprend pas pourquoi, dans le bâtiment d’en face, tout le monde est aux fenêtres !!!!
En fait, Je sortais tous les matins toute nue de la salle de bains, et je m’habillais devant les fenêtres ouvertes dans un autre monde … au plus grand bonheur des voisins d’en face !! Une de mes voisine me fait la remarque car je ne comprenais pas, naïve, ce qu’il se passait puisque je n’avais pas conscience de grand chose !!!!
Çà m’a au moins permis de réaliser le ridicule de la situation.
Puis, j’ai changée de voisine : J’avais toujours ma voisine miss Herpès au cerveau, sympa, joyeuse, très drôle.
Par contre, Miss AVC avait suffisamment récupérée et repartait chez elle retrouver son petit qui n’avait pas 1 an.
Elle a été remplacée par miss « AVC à cheval », une personne qui avait eu un AVC très vite détectée et donc moins tapée que moi et très rigolote, on se voit toujours !! Notre chambre était à côté du local des infirmières et on rigolait tout le temps. Entre l’orthophonie, la kiné ou l’ergothérapie : il y a eu des épisodes très drôles…
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